Le basket universitaire vu par Midnight on Campus

Pour ce mois de mars, l’équipe de Micro Timeout a décidé de se pencher vers le basket universitaire qui est assez peu reconnu en France. Pour nous parler de ce sujet, qui de mieux que d’inviter de vrais passionnés?

MTO : Bonsoir MoC, merci à toi d’avoir répondu favorablement à notre invitation. Donc on va commencer par une question simple, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas forcément? Comment vous êtes-vous rencontrés? Êtes-vous journalistes à la base ou bien Midnight on Campus est-il votre hobby?

MoC : Alors moi c’est Julien Foinon, j’ai 25 ans et je suis un fanboy des Mid-Majors. A l’époque, j’ai crée une page facebook NCAA France avec un ami, juste pour le fun. Puis, la hype a été telle que notre communauté a rapidement grandi à un point où j’ai décidé de faire le grand pas et de me lancer vraiment dans ce projet avec un site internet (Avec Débats Sports pour commencer). De là, j’ai débuté un peu le recrutement et rapidement, j’ai eu un très bon feeling avec Aloïs, qui m’a énormément aidé et qui œuvre chaque jour pour que MoC soit une place forte. De fil en aiguille, on a recruté une petite armada de passionnés via twitter. A la base je suis correspondant dans un journal, Manu aussi. Bastien aussi fait des études dans ce domaine si je ne dis pas de bêtises. Donc on n’est plus ou moins rattaché au journalisme si l’on peut dire. Même si Midnight On campus reste, pour le moment, un hobby, dans le sens où on ne met pas de pub, ni de contrat de sponsoring etc.

MTO : Ensuite, rentrons dans le vif du sujet, d’où vous vient cette passion pour le sport universitaire, et le basket en particulier ici?

MoC : Honnêtement, un pur hasard un soir, en faisant du babysitting de l’une de mes cousines, je suis tombé sur ESPN America (RIP la meilleure chaîne du monde) et c’était un match de College Football opposant Penn State et Alabama. J’ai été surpris par un tel engouement pour un sport, surtout universitaire, et j’ai accroché immédiatement. Comme je suis de nature curieuse, je me suis intéressé au basketball et là encore, j’ai vu cette passion des fans et j’ai tilté… J’étais un suiveur de la NBA étant adolescent, mais le NCAA reste un autre monde. Du spectacle, de l’ambiance… Du coup, j’ai zappé la grande ligue pour suivre la petite ligue. Quand on voit des jeunes dans le public et les Student Section, en feu pour encourager leur équipe, même si le match est tôt, c’est difficile de ne pas aimer ce merveilleux championnat. Ce fut un déclic pour moi.

MTO : La couverture du College en France, et même en Europe n’étant pas très importante, qu’est-ce qui vous a poussé à créer Midnight on Campus?

MoC : Comme j’ai pu te le dire, à la base, c’était juste une page pour mettre quelques vidéos et quelques scores. Et puis, c’est parti en cacahuète (rires). Je pense que la NCAA, de manière générale, est plus passionnante que les championnats professionnels. C’est dans cette optique que NCAA France puis Midnight On Campus ont vu le jour. Le fait de pouvoir parler des jeunes prospects qui arriveront en NBA dans un, deux ou trois ans, est quelque chose de primordial. Cela évite les situations que l’on connaît, quand un joueur « lambda » casse la baraque lors de son arrivée au sein de la grande ligue. Le fait de parler des autres programmes moins médiatisés aussi est une raison pour laquelle on écrit.

MTO : La couverture des médias classiques à propos de la NCAA se limite bien trop souvent aux gros prospects et tops programmes, est-ce que ce traitement de la ligue vous irrite?

MoC : Honnêtement, oui. Et c’est pour ça que MoC existe au passage. Le fait de limiter le College basketball à seulement une vingtaine de programmes est un réel manque de respect pour les autres équipes. Lorsque l’on veut parler de quelque chose, on le fait de manière «professionnelle» ou on ne le fait pas, enfin c’est ce que je pense (quand je dis professionnelle, c’est de manière approfondie, pas approximative en faisant une sélection). Après, je peux comprendre aussi que les sites français préfèrent se concentrer sur les tops prospects et les programmes prestigieux. Cela n’intéresse pas leur lecteur de parler de Villanova and co, mais c’est assez frustrant. Du coup, on met les bouchées doubles pour réparer cette erreur et le fait de voir des personnes qui nous remercient de parler des Mid-Majors est une chose incroyable.

MTO : Une grande partie des suiveurs NBA reproche au basket universitaire son faible spectacle et/ou niveau de jeu, qu’avez-vous à leur répondre?

MoC : Qu’ils viennent un samedi soir sur notre Live-Tweet, tout simplement. Cette critique est assez facile à vrai dire. Alors oui, quand on creuse chez les Mid-Majors, le niveau de jeu peut être très fade, insipide… Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. On le voit lors de la March Madness, voir même lors des tournois de conférence. C’est une lutte acharnée, avec des scénarios complètement fous. Cette saison, il y a des upsets quasiment chaque soir, ce qui nous donne des nuits assez folles. Donc un conseil, regardez des matchs et vous verrez que le spectacle est là.

MTO : Pour ceux que vous auriez réussi à faire changer d’avis ou qui veulent en savoir plus, quels sont les comptes sur Twitter à suivre selon vous?

MoC : La référence reste les blogs des équipes de SB Nation. J’écris de temps en temps pour Mid-Majors Madness qui est ma référence all-time. Après, sur Twitter, il y a le célèbre Jon Rothstein avec ces citations mythiques chaque jour. Jeff Borzello pour le College basketball et le recrutement. Et puis, récemment, The Athletic, un site payant mais pas très onéreux, avec du contenu pour chaque sport qui est très bon et que l’on voit nulle part ailleurs. Cela devient LE site à suivre à mon goût.

MTO : On passe aux questions plus légères, vous devez restez neutre pour vos articles, mais quelles sont vos préférences au niveau des programmes?

MoC : Les Mid-Majors, sans hésiter. J’ai une préférence évidente pour Wichita State. Mais j’aime beaucoup des programmes comme Villanova, Gonzaga, Saint Mary’s… Plus récemment, je suis Long Beach State et New Hampshire, pour le fun. Que dire de Savannah State aussi. Mais difficile d’avoir peu de chouchou quand vous suivez autant d’équipes. Par contre, au sein de la rédaction, il y a des vrais fanboys, il y a une véritable guerre des tranchées suivant les résultats. Aloïs est pour Arizona State, Bastien pour NC State. Jean est pour Baylor, Julien est un Dukeman, Tim est un Spartan, David un Longhorn et j’en passe… Bref, le trashtalk est souvent présent (rires). Mais de manière globale, on n’est pas trop Power Six au sein de la rédaction, j’ai donc fait un beau travail.

MTO : Quels sont vos coups de cœurs de la saison et vos pépites à surveiller à l’avenir?

MoC : Savannah State et son attaque yolo avec (presque) exclusivement des tirs à trois points. New Hampshire aussi, qui n’est pas loin de connaître sa 1ère participation à la March Madness. J’adore ce genre d’histoire, avec le petit poucet qui soulève des montagnes. En terme de pépites, Shamorie Ponds, le sophomore de St. John’s, est sur une série hallucinante avec des cartons face à Duke, Villanova et j’en passe. Jalen Brunson, le meneur de Villanova, reste mon coup de cœur depuis ses débuts, un joueur élégant, avec un gros QI Basket… Un joueur type des Wildcats quoi. Il y a aussi Fletcher Magee, le joueur de Wofford qui possède le profil à la Steph Curry (plus que Trae Young hein) qui est une agréable découverte cette saison. Il y a quelques pépites chez les Mid-Majors, dont l’international Italien Alesandro Lever qui joue à Grand Canyon, E.C Matthews le leader de Rhode Island. La pile électrique « Fatts » Russell, qui sera le freshman de l’année de l’A-10 avec Rhode Island. Enfin, l’intérieur très dynamique de VCU, Justin Tillman, qui peut se faire une place dans un roster NBA. Mais les Mid-Majors regorgent de talent et qui connaîtront une belle carrière en Europe. Que dire des frenchies aussi, avec en tête d’affiche Kilian Tillie (Gonzaga) et Ray One Embo (Tulane).

MTO : Quel est votre moment le plus marquant ?

MoC : Sans hésiter, le buzzer beater de Kris Jenkins (Villanova) en finale de la March Madness face à North Carolina. Ce tir, l’avènement des Mid-Majors, tout était parfait. Et puis, quel tir…

MTO : Et une dernière pour la route, quel est le joueur qui vous a le plus impressionné en NCAA depuis que vous la suivez?

MoC : Jimmer Fredette (BYU) est celui qui m’a fait prendre conscience que le College Basketball ne se limite pas qu’au Power Six. Doug McDermott avec Creighton aussi. Ces deux joueurs étaient tellement faciles en NCAA, c’était beau à voir, un régal. Après, le duo Fred Van Vleet/Ron Baker avec Wichita State, j’ai tellement vibré en tant que fan avec ce backcourt. Shockers Nation !

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