Le Spacing Vertical

Avant de parler de Spacing Vertical, on va faire une petite piqûre de rappel pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept de spacing, grossièrement l’idée est d’avoir un maximum de bons shooteurs un peu partout sur le terrain, ce qui obligent les défenseurs à faire un marquage serré, libérant ainsi des espaces pour les coéquipiers.
Sur cette action par exemple, le Heat de Miami joue avec James Johnson en pivot et 5 joueurs relativement compétents à 3 points, les défenseurs n’ont pas d’autres choix que de laisser la raquette totalement libre pour la pénétration de Dragic.

Au contraire un exemple de mauvais spacing sur cette action, puisque Jeff Teague défend sur Andre Roberson qui est un très mauvais shooteur, ce qui lui permet d’aller contester le drive de Westbrook sans craindre un tir à 3 points de Roberson.

La présence ou l’absence de shooteurs de qualité se fait ressentir sur chaque action offensive et pas seulement sur les pénétrations, mais il faudrait écrire un livre complet pour détailler toutes les subtilités liées aux bienfaits du spacing. En attendant de trouver un éditeur pour ce projet ambitieux, je me contenterais de donner une statistique pour illustrer :
Cette saison, avec Andre Roberson sur le terrain, Russell Westbrook a shooté à 41,4% aux tirs (eFG à 44%)
Avec Andre Roberson sur le banc ou blessé, Russell Westbrook a shooté à 47,3% aux tirs (eFG à 50,2%)
La différence de FG% n’est pas seulement due à la présence de Roberson mais il est évident que ça y contribue.

Le Spacing Vertical

Le fait d’aligner les shooteurs à un impact bénéfique indéniable mais ce n’est pas la seule manière de générer du spacing.
Le Spacing vertical est le spacing généré par les pivots athlétiques capables de conclure des alley-oops et autour desquels il est impossible de s’éloigner. De la même façon qu’on ne peut pas laisser seul quelqu’un qui shoot à 40% à trois points, on ne peut pas non plus laisser seul Clint Capela ou Rudy Gobert qui shootent à près de 70% aux tirs près du cercle.
Sur cette Action malgré la présence de Jacob Poetl, Lou Williams semble avoir une autoroute vers l’arceau. En effet Poetl ne peut pas se permettre de laisser le moindre espace à Deandre Jordan. Dans le spacing traditionnel (ou horizontal), la menace se trouve généralement à 7 mètres du panier derrière la ligne à 3 points, dans le spacing vertical, elle se trouve proche du panier mais à 3m50 d’altitude.

Ce genre de spacing ne favorise pas seulement les drives vers le cercle, il permet aussi d’attirer les défenseurs vers la raquette pour libérer des shooteurs à 3 points. Sur cette action le défenseur Courtney Lee est attiré dans la raquette pour venir aider à défendre sur la menace que représente Andre Drummond, cela libère Reggie Bullock qui est pourtant un shooteur très dangereux.

Lorsqu’une équipe est capable d’associer ces 2 formes de spacing en même temps, cela exerce une telle pression sur les défenses adverses qu’elles finissent le plus souvent par craquer. Les exemples les plus marquantes sont bien sûr les Rockets avec Clint Capela qui est toujours entouré de 4 shooteurs ou encore les Warriors lorsque McGee est sur le terrain au milieu des artilleurs all-stars, mais aussi les Clippers qui sont plus discrets mais qui figurent à une étonnante 8ème place en attaque cette saison en s’organisant autour de Deandre Jordan malgré un effectif moyen et beaucoup de blessures de leurs principaux shooteurs comme Patrick Beverley, Avery Bradley et Danilo Gallinari.

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